Bâle, XVIe-XVIIe siècles
Argile cuit
L 12,5 cm à 15,5 cm
Inv. 1920.308./309 et 1921.36.
En raison de la situation géographique de la ville, au carrefour de tous les chemins commerciaux, de sa situation politique au centre de plusieurs Etats et du voisinage de nobles puissants, Bâle veillait toujours tout particulièrement sur ses frontières. Comme en d'autres lieux, les frontières étaient marquées avec des pierres. Le vol et le déplacement des bornes frontières étaient punis de peines relativement lourdes. Plusieurs tribunaux ruraux veillaient sur les démarcations et avaient à juger des procès; les gardes-champêtres ("Bannwarte") étaient à leur service. Les bornes- frontières, le plus souvent des blocs rectangulaires extraits des carrières de la région, s'élevaient à environ 50 à 80 cm au-dessus du sol. Les armoiries des zones de souveraineté étaient généralement gravées au burin sur leur surface. Le millésime indiquait l'année où avait été posée la pierre. Comme il était facile de bouger les bornes-frontières, on plaçait dessous, secrètement, des signes en forme de cônes d'argile, de disques, ou de simples cailloux, appelés "Lohen". En cas de querelles frontalières, seules les "Lohen" avaient valeur légale. Elles constituaient ainsi le signe juridique contraignant de l'arpentage.